Si tout le monde connait, peu ou prou, en quoi consiste la fonction de maire, dans une ville, il existe d’autres métiers pour lesquels on serait bien en peine de donner une définition.
Mais les particuliers ne sont pas les seuls en cause, car même les institutions peinent parfois, à établir clairement leur rôle, tant il est varié. Nous parlons aujourd’hui du métier de DGS.
David Mercier vous Explique en quoi consiste le travail d’un DGS ?
Sous cet acronyme comme il en existe tant en France, une profession largement méconnue ; celle du Directeur Général des Services. On serait tenté de dire que le DGS est le bras droit du maire, la personne qui l’aide à prendre les bonnes décisions, en fonction d’une situation particulière, d’une conjoncture, d’un contexte.
Pourtant, alors que ce métier semble donc nécessiter de grandes qualités ; il est souvent méconnu voire totalement inconnu du grand public.
A l’instar de ces écrivains qui écrivent des chefs d’œuvre signés par des auteurs qui prennent à leur compte tous les mérites, les DGS sont des travailleurs qui oeuvrent dans l’ombre du maire, doivent manager des équipes de quelquefois plusieurs centaines de personnes en fonction de la taille des villes, tout en rendant des comptes à différentes instances budgétaires.
David Mercier et son parcours
Cette description du poste peut faire sourire David Mercier, ancien DGS dans l’Eure-et-Loir et ayant également travaillé à différents postes à responsabilité dans l’Ile et Vilaine. Pourtant, au contraire d’autres DGS dont le travail n’a pas été reconnu et récompensé, il a eu la chance, il y a quelques années, de recevoir le titre de Chevalier à l’Ordre National du Mérite.
Après la Légion d’Honneur, c’est le second ordre national visant à mettre en avant et à honorer des citoyens français. L’obtention de cette distinction n’est certes pas anecdotique car il faut pouvoir répondre à deux conditions sine qua none :
En premier lieu, cet honneur ne se demande pas pour soi-même. Il faut qu’une administration, par exemple, établisse un dossier qui sera étudié par un Ministre. C’est lui qui donnera sa décision, si les preuves du mérite sont bien réelles.
C’est là qu’intervient la seconde condition : œuvrer pendant au moins dix ans dans le cadre d’une fonction publique entre autres, et que le fruit de ce labeur soit jugé tellement exemplaire qu’il mérite la médaille de l’ordre national du mérite.
Il va sans dire que le jour où David Mercier l’a reçue, cela venait compenser des années à batailler avec des budgets, des projets, des contraintes, le management de personnes avec des qualités et des défauts. Un métier qu’il aime passionnément.
Car de la passion, il en faut quand on veut dédier des années de sa vie à travailler pour le bien-être des habitants d’une commune, tout en composant avec les égos de certains élus.
Manager des équipes au sein d’une grande ville : la gageure d’un métier polyvalent
Le poste de DGS peine, encore aujourd’hui à être défini, tant il faut être polyvalent. Gestionnaire, surtout, mais sans perdre en humanité.
Car en face de lui, il y a les habitants de la ville, bien entendu, qui connaissent son visage, qui retiennent parfois son nom mais qui ne savent pas distinctement en quoi il les aide au quotidien.
Mais il y a aussi les personnes qui oeuvrent comme des fourmis, au sein de plusieurs services : l’urbanisme, l’état civil, le service jeunesse etc…Des personnes pour lesquelles il faut donner des axes de travail clairs et précis, avec qui il faut savoir faire preuve d’empathie et d’écoute, car elles sont en ligne directe avec les gens. Pour le meilleur, souvent, mais pas toujours.
David Mercier Compose et s’adapte
Les personnes qui travaillent au sein des différents services d’une mairie, y compris les DGS comme David Mercier ; doivent composer avec des habitants excédés par une situation et pour lesquels, parfois, il n’y a pas de réponse immédiate.
Cela crée de la frustration. Sans compter malheureusement sur des actes d’incivilité, de plus en plus fréquents dans les administrations. Des panonceaux, d’ailleurs, désormais, s’affichent, priant les personnes de rester correctes dans leurs gestes et leurs propos.
Quand on est DGS dans un département qui compte presque 450 000 habitants, c’est 450 000 raisons de se lever chaque matin.
Mais aussi 450 000 manières d’entendre qu’il faut faire toujours plus et parfois sans moyens réels. Tous les budgets du monde, parfois, ne peuvent rien faire pour améliorer une situation donnée en un éclair. Il faut voir plus loin, établir des programmes. Mais le DGS n’a pas de pouvoir décisionnaire. Il ne peut que conseiller, faire valoir des idées, tenter d’économiser sur ce qui peut l’être pour que l’argent soit mieux utilisé ailleurs, vers d’autres priorités. Et le faire comprendre autour de soi, ce qui n’a rien d’évident. Surtout quand les personnes, dans les bureaux, derrière des guichets d’accueil, sont ensuite confrontées directement aux usagers qui veulent des réponses.
Quand cela arrive, il faut faire preuve de philosophie, mais aussi faire preuve de psychologie, pour rebooster ses équipes.
Or, si le DGS peut avoir suivi des formations, avoir réussi avec brio certains concours, rien, dans ce cursus ne le forme à la détresse humaine qu’il peut avoir devant lui.
Pour autant, il faut arriver à maintenir un climat de bonne humeur, arriver à rire, quand certaines situations deviennent compliquées. L’humour, c’est une des qualités de David Mercier mise en avant, lors de cet hommage qu’on lui rendait en même temps qu’un travail pugnace et une bonne dose de sérieux. De quoi avoir envie de continuer, jour après jour.
David Mercier Sur Twitter – Département de L’EURE
Autres article