C’est l’annonce de trop qui bien entendu horrifie les restaurateurs. Et oui le pro de la livraison de repas à domicile souhaite s’en mettre plein la lampe en investissant en bourse.
Et contre toute attente la chute fait très mal. Là où les investisseurs voyaient gros, l’action en bourse Deliveroo bat de l’aile avec une perte de 30 % en moins d’une semaine d’entrée sur la Bourse de Londres.
Néanmoins, la multinationale s’autoproclame gagnante dans les futurs mois avec une augmentation significative au second semestre 2021. Mais aussi grâce à 15% du capital détenu grossièrement par Amazon.
Les beaux jours du déconfinement et de la vaccination lui donnent de bonnes perspectives dans le futur. En revanche, c’est bien le système économique sur lequel repose la plateforme en ligne qui fait grincer beaucoup de particuliers.
Deliveroo en bourse : Un modèle économique hautement critiquable
L’entrée en bourse de Deliveroo ne s’est pas faite en catimini. Elle a même fait couler de l’encre chez bon nombres de restaurateurs, livreurs et partenaires sociaux en France.
Car à travers les actions s’est donc la loi capitaliste et les humeurs des actionnaires qui régissent la santé de ce système déjà très injuste.
Néanmoins, beaucoup d’économistes voient tout de même des freins où bon développement de la plateforme londonienne en Bourse.
Ceci à cause des lois nationales toujours plus réfractaires à des pratiques salariales dissimulées.
Coup de guillotine supplémentaire sur la tête des livreurs
La crise du coronavirus a fait décoller en flèche le business des plateformes en ligne de livraison de repas. Toutes confondues, elles génèrent des gains conséquents. Car elles ponctionnent sur un besoin vital (manger) des gains conséquents.
Avec l’entrée en bourse de Deliveroo, c’est une pression économique supplémentaire qui se fait sentir sur les livreurs. Ces sacrifiés de toujours voient le prix de leurs courses diminuaient une fois de plus. En effet, entre la période avant Covid et maintenant, le prix moyen est passé de 6 euros à 3 euros.
Ainsi, ce sont des heures à tourner à vélo ou en scooter toute la journée qui sont finalement récompensé d’un salaire net de 1000 euros mensuels. Une vraie douche froide qui agite même les pulsions des hautes instances de l’Etat.
Car le modèle économique que prône l’enseigne fait gonfler les chiffres du chômage et des indemnisations en pleine crise sociale et économique. Alors quand les caisses sont vides, l’État doit forcément se mettre du côté des plaignants pour maîtriser son budget.
L’annonce de trop pour les restaurateurs
Le bon vieux temps où le restaurateur voyait sa clientèle venir chercher sa pizza à emporter ou manger sur place est une histoire ancienne de quelques mois. Mais peu s’en faut pour réellement faire couler un fonds de commerce. En effet, la désertification des clients et l’appropriation des commandes par les plateformes comme Deliveroo déplait fortement aux commerces de bouche. Tentant de sauver les meubles, la part du gâteau leur coûte 30% chez Deliveroo sans déduire les frais connexes. Donc l’entrée en bourse de Deliveroo tire la sonnette d’alarme et le mécontentement.
Beaucoup tente de comprendre comment le capitalisme a pu s’introduire au cœur de la restauration là où les propriétaires disposent de la matière première.
C’est un vrai coup de massue inattendue qui retentit sur leur tête. En effet, surtout pour les nouveaux lancés, Uber Eat, Just Eat ou Deliveroo, c’est un peu comme un site sur la Toile sans visibilité. S’ils ne sont pas là, tu ne croques pas.
Au final, l’entrée de Deliveroo en bourse est le compromis entre le client roi et la plateforme où les livreurs et les restaurateurs sont des fusibles.
D’ailleurs, les professionnels ayant les moyens ont déjà averti. Une fois les clients en terrasse, s’en est fini de ces plateformes en ligne.
Cependant, ce choix ne peut se faire qu’avec des moyens financiers conséquents. C’est donc les petits qui sont désormais dépendants et tenus en laisse par l’effet pervers de ce système.
Un marché d’autoconcurrence pénibles pour les restaurants
En recensant la majorité des restaurant au cœur de son site internet, Deliveroo met automatiquement en concurrence une multitude d’enseignes. Comment choisir lorsque l’on répertorie des pages entières de restaurant chinois ou italien en ligne.
La réponse est simple, sans s’attarder sur le prix, on concorde sur le prix et les offres les plus alléchantes. Et une fois de plus Deliveroo fait indirectement tirer les prix vers le bas pour satisfaire le client en ligne. Peu importe le choix, la société en bourse ponctionnera automatiquement un tiers du prix total de la commande.
Deliveroo : champion des filières clandestines de livreurs
Ce phénomène connu de beaucoup de restaurateurs vient d’éclater au grand jour. Car des villes françaises entières sont dépendantes de ce système. Nancy, Marseille, Nantes, Toulouse… Beaucoup de métropoles françaises ont des points de rendez-vous communautaires (algérienne, guinéenne, soudanaise, afghane…) organisant le travail clandestin via Deliveroo.
Car l’inscription nécessite juste une photo. Ensuite difficile de savoir qui conduit le vélo u le scooter quand la ressemblance ethnique est frappante. Ce fait est relativement connu. Et c’est un peu la goutte qui fait déborder le vase quant à l’entrée en bourse de Deliveroo.
Dans les faits, la société le sait mais fait mine d’ignorer le souci comme si cela ne la regarde pas. Entre autres, Deliveroo mange des dividendes sur la misère du monde. Et ce sont ces circonstances qui dérangent les défenseurs du droit du travail ainsi que la plèbe.
En définitive, l’entrée fracassante de Deliveroo en bourse a presque suscité la joie des opprimés dépendant de la plateforme. Enfin, bien que la volonté d’émancipation soit réelle, elle est toujours concrètement difficile à atteindre.
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