Quelle est la meilleure banque pour les auto-entrepreneurs ? En un mot, la banque parfaite n’existe pas. En réalité, tout dépend de ce que peuvent être vos exigences en la matière.
Les jeunes micro-entrepreneurs qui souhaitent simplement ouvrir un compte pour être en accord avec la loi pourront se contenter des dizaines de solutions nomades à disposition sur le marché, peu couteuses et simples d’accès.
Les autres devront sans doute se tourner vers des établissements plus professionnels et mieux rodés proposant des offres élaborées avec une précision d’orfèvre pour répondre à tous les besoins auxquels peuvent être soumis les indépendants. Visite guidée d’un univers digne de la série télévisée Dallas – impitoyable !
L’auto-entrepreneur et sa banque en 2021
Depuis 2019 et la promulgation de la loi PACTE, la pente est devenue nettement moins glissante pour les auto-entrepreneurs. Auparavant, grand était le risque de se retrouver en désaccord avec la législation du fait de codicilles extrêmement troubles.
La loi PACTE a donc soufflé la poussière qui s’était accumulée sur le vieux grimoire et a promulgué la chose suivante : un compte bancaire dédié a une activité auto-entrepreneuriale n’est absolument nécessaire que si cette dernière rapporte plus de 10 000 € annuels à son détenteur pendant deux années consécutives.
Malgré l’allégement de la loi, le choix d’ouvrir un compte bancaire dédié apparait à beaucoup d’indépendants comme une nécessité fondamentale en vue de garantir la croissance et la pérennité de leur microstructure. Bonne nouvelle, le choix vous appartient entièrement.
Les banques traditionnelles de nos jours
Pas données et pas forcément les mieux optimisées pour une utilisation quotidienne, les banques traditionnelles occupent néanmoins le haut du panier du fait de la qualité et la profondeur des offres qu’elles proposent aux entrepreneurs. Il faut néanmoins garder à l’esprit que les comptes à visée professionnelle proposés par ces banques s’adressent pour la plupart à des sociétés ayant pignon sur rue et non pas au petit indépendant que vous êtes.
A part que vous ne puissiez concevoir votre existence sans subir les regards noirs de Josiane de la compta’, on vous conseille de passer votre tour et de vous tourner vers d’autres banques aux formules plus souples et plus en adéquation avec votre statut. Qui sait ? Peut-être ces solutions bancaires seront-elles un jour adaptées à vos besoins. Faites donc grandir votre microstructure et donnez rendez-vous aux pontes de la Société Générale, de HSBC et consorts dans 10 ans, même jour, même heure, même lieu.
C’est Patrick Bruel qui le dit, pas nous.
Les banques pour auto-entrepreneur version mobile
Ces marques sont des structures nomades à part entière. Dans la plupart des cas, vous n’aurez jamais à faire face à une réceptionniste qui mâchouille son chewing-gum ou à une conseillère financière plus intéressée par le contenu des MP qu’elle reçoit sur Instagram que par votre situation personnelle.
Opter pour ce genre de formules, c’est s’assurer une indépendance de A à Z, ce qui n’est évidemment pas pour déplaire aux indépendants, par définition allergiques à la bureaucratie et aux communications d’une banque aussi régulières que les messages d’une maitresse jalouse. Avec le choix d’une formule mobile, ce genre de contraintes est de l’histoire ancienne.
N26
Sérieusement, y-a-t-il encore quelqu’un dans la salle qui n’ait jamais entendu parler de la banque allemande N26 ? Elle est aux banques en ligne ce que le pape est au Vatican : un mythe absolu ! Elle propose une myriade d’avantages dont voici une liste non exhaustive : frais de gestion de compte mensuels et/ou annuels à cout 0, gratuité des virements, des prélèvements et des paiements à l’étranger, possibilité de créer un compte épargne… Bref de vraies commodités qui semblent, on ne va pas se mentir, particulièrement orientées vers les auto-entrepreneurs nomades.
Rien de surprenant à cela si l’on connait les racines de N26, à l’origine un sanctuaire digital pour jeunes backpackers toujours sur le fil niveau finances. La face cachée de la lune N26 ne plaira sans doute pas aux auto-entrepreneurs plus exigeants car les limites de la formule Business sont somme toute fort dommageables sur le long terme : possibilité d’encaissement des règlements par chèque inexistante, RIB estampillé DE, découvert impossible… Le revers d’une médaille qui possède quand même bien des atouts. Sans doute pas la banque idéale pour les ambitions les plus folles mais un excellent compromis pour micro-entrepreneur débutant ou possédant des exigences mesurées.
Shine
Une autre banque qui promet d’en finir avec tous les tracas lies à la bureaucratie. Voyez le slogan sur leur site : « Avec Shine, dites adieu aux lourdeurs bancaires et aux tracas administratifs et comptables ». En pratique, Shine propose un panel d’options déjà beaucoup plus conséquent que N26. Deux formules sont mises à disposition des indépendants : le package Basic vous reviendra à 3,90 € par mois et comprend 20 virements gratuits (0,40 € par mouvement ensuite), une Mastercard de type Basic, un plafond de paiement glissant limite à 10 000 € sur 7 jours et un plafond de retrait fixe a 1 500 € sur 30 jours.
Avec cette formule, vous ne pouvez pas prétendre à obtenir de cartes supplémentaires, d’assistance juridique, de garantie accident, d’assistance téléphonique et de protection Matériel. Pour briser les plafonds de verre précédemment vus, il vous faudra pour la formule Premium, facturée 9,90 € par mois. Avec cette dernière, vous bénéficierez d’un support client prioritaire, de 50 retraits gratuits par mois, de deux encaissements de chèques mensuels (contre 0 pour la formule Basic), d’une Mastercard Business World Debit d’un plafond de paiement glissant fixé à 20 000 euros sur 7 jours, d’un plafond de retrait culminant à 2 500 euros sur 30 jours, d’une assistance juridique, d’une protection téléphone et d’une protection Matériel. Une solution plus professionnelle, sans le moindre doute.
Qonto
« La néo-banque des entreprises et de indépendants » dit leur site Internet. Décidément, les auto-entrepreneurs sont des proies de choix pour les banques 2.0 ! Une banque à la bonne franquette dirions-nous : un petit prix (9 € par mois pour la formule Solo, 29 € pour la formule Standard, 99 € pour la formule Premium), la gestion des chèques incorporée, un vrai service hybride pensé, tout a la fois, pour les jeunes auto-entrepreneurs tendance digitale et les sociétés plus confirmées, de belles perspectives d’avenir…
Concrètement, les différences majeures d’une formule à l’autre résident dans le type de structure envisagée : les freelancers en herbe trouveront leur bonheur dans le plan Solo (une vingtaine de virements/prélèvements sans frais chaque mois, 1 Mastercard, un IBAN mention FR, une gestion des finances organisée par le logiciel interne de Qonto), les micro-entrepreneurs un tantinet plus exigeants opteront pour le menu Standard (jusqu’à cent virements/prélèvements gratuits sur une période de 30 jours, 2 Mastercard, possibilité de délivrer jusqu’à cinq accès au compte, un accès unique réservé au comptable de votre société) quand les grands noms du secteur affairiste opteront pour l’offre en or massif, dite Premium (quelques cinq cents virements/prélèvements par mois, 5 Mastercard, un service clientèle VIP).
Qonto constitue donc une option bancaire fort intéressante (bien que relativement nouvelle) pour les micro-entrepreneurs. L’évolution de cette banque pareille à nulle autre sera à suivre de près dans les années qui viennent ! Si vous avez craqué pour la banque mobile à la lecture de ces quelques lignes, ne manquez pas de vous plonger dans cet avis Qonto detaillé de façon chirurgicale pour approfondir la question.
Les banques pour auto-entrepreneur en ligne
Quelque part entre banques traditionnelles et banques mobiles, on trouve les banques en ligne. Malines, elles séduisent tout un public auto-entrepreneurial intermédiaire que les autres banques ont souvent tendance à négliger. Accessibles, pratiques et ergonomiques, elles constituent le présent et l’avenir du secteur.
Boursorama Banque
La banque favorite de votre micro-entrepreneur préféré et sans doute, très bientôt, de vous : un cout de pacotille (9 € par mois), un découvert autorisé plafonné à 2 500 €, la mise à disposition d’une carte Visa Premier, un archivage intelligent des factures… Victime de son succès, le service client de la banque est régulièrement injoignable ; lorsqu’il l’est, les conseils sont succincts et clairement pas en phase avec ce qui nous avait été promis au moment de la souscription. Bien mais encore un peu de travail pour que l’on puisse dire très bien. Pour un test qui lui est, en revanche, très bien, jetez-vous sur le test de Boursorama Banque réalisé par le site Banque Epargne.
Monabanq
Ennemie jurée de Boursorama Banque, Monabanq n’a pas de quoi rougir face à son ainée. Un service client qui fait la pluie et le beau temps de nos journées lorsqu’on les contacte, un cout d’exploitation raisonnable (selon la carte choisie : 9 € pour une Visa Classic, 12 € pour une Premier), une protection juridique de facto, quelle que soit la formule choisie, une offre de crédit pour financer certains projets, des paiements et retraits domestiques et internationaux, une possibilité d’encaissement de vos clients directe via la carte de paiement…
Pas de nuages à l’horizon ? On reste tout de même un peu décontenancés par les frais de retrait à l’étranger (2 % de chaque transaction, pas vraiment travel friendly), le flou entourant un compte pourtant présenté comme professionnel (le dénomination de votre structure est sans valeur pour Monabanq et toutes les transactions devront être effectuées en votre nom propre). Monabanq, ce n’est donc pas l’été indien mais une belle éclaircie dans un secteur à couteaux tirés.
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