Le secteur du tourisme est le premier domaine d’activité sinistré par la crise du Covid-19. Lignes aériennes, nuitées d’hôtel, restaurateurs et enfin chauffeurs privés font la grise mine depuis des mois. Pour ne citer quelques chiffres, au début de l’automne, 60% des chauffeurs ont dû mettre la clé sous le verrou.
Cette situation catastrophique est l’œuvre pour beaucoup des sociétés multinationales comme Uber qui lorsque les périodes sont bénéfiques donnent du travail aux autoentrepreneurs tout en prélevant une part généreuse du gâteau.
Puis a contrario, lorsque les cahiers de commande sont vides, n’hésitent pas à s’orienter vers d’autres services lucratifs en se désintéressant des chauffeurs privés.
UBER : le cas exemplaire d’une société qui joue au yoyo avec les chauffeurs VTC
Sans une levée de fonds conséquente ou un investissement à la hauteur, les chauffeurs VTC ne peuvent s’émanciper et créer leur propre structure. Ils deviennent automatiquement esclave des plateformes de réservation en ligne. Les heures de travail importantes ainsi que l’entretien des véhicules et les frais de carburant ne permettent pas aux jeunes novices de créer un business- plan viable pour s’émanciper et voler de leurs propres ailes.
A l’heure où la France était la destination phare des touristes aux côtés de la Thaïlande, un VTC parisien pouvait à la sueur de son front s’assurait un bon salaire en développant un modèle économique fiable.
Malheureusement, les débutants qui n’ont compté que sur l’appui des sociétés comme UBER sont les premières victimes de la banqueroute. Et de ce point de vue, nous remarquons que le travail de chauffeur privé ne peut être uniquement l’œuvre d’un as du volant.
En effet, la réussite réside dans un modèle économique bien rôdé ainsi que dans un plan marketing très sophistiqué où ceux qui ont de la jugeote sortent vainqueurs.
Pour éviter d’être le énième naufragé de l’aventure, nous allons donc vous définir quel est le système à mettre en pratique à ce jour et comment vous pourrez par la suite envisager un collège de chauffeur en réseau pour vous organiser numériquement parlant.
Être viable et s’organiser en confrérie : application de l’adage « l’union fait la force »
A l’heure où beaucoup de français sont en télétravail, les courses VTC s’amincissent une fois de plus. Le « restez chez soi » est un coup dur pour la profession. Uber n’a pas attendu la crise pour se reformer et a entamé un léger petit virage en faveur du taxi moto.
L’application VTC la plus impopulaire des chauffeurs ponctionne donc à l’occasion quand les rares clients répondent à l’appel. C’est ici que sonne la douche froide pour ceux qui n’ont pas pu s’émanciper de la multinationale interdite d’exercice dans certains pays pour sa position ultra dominante sur le marché du transport privé.
Alors qu’elle était la démarche à suivre pour pouvoir couler des jours heureux à bord de son véhicule de prestige ?
Déjà, les chauffeurs privés qui sont toujours dans la course ont développé une visibilité sur le net. Effectivement, ils ont vite compris que les réservations via la plateforme UBER ne devaient pas dépasser plus de 25% du total de leur chiffre d’affaire.
En s’affranchissant méthodiquement de ce modèle économique, ces chauffeurs à la fibre commerciale ont tout simplement développé une clientèle d’hommes d’affaires ou par audace ont poussé les portes qu’il fallait en identifiant une cible précise. Nous ne vous en dirons pas plus à ce sujet car ce sont expressément ces personnes qui dans un esprit de solidarité sont à l’origine de la création de certaines plateformes au niveau local.
C’est le cas de la société toulousaine Adispo.fr créée de toute pièce par 3 chauffeurs engagés qui souhaitent démocratiser les pratiques ainsi que les commissions dans le secteur.
L’effet fait boule de neige car les VTC haut garonnais n’hésitent plus à s’organiser et à gonfler les rangs pour rendre leur activité plus lucrative et moins confiscatoire à travers la technologie wifi.
L’organisation en coopérative : une piste explorée par le gouvernement français pour venir au secours de toute une filière
La création d’application VTC autonome ou du moins l’organisation des chauffeurs en collège n’échappe pas au gouvernement.
Si l’implantation d’UBER était souhaitable en 2010, la gifle monumentale créé de toute pièce par le Covid est plus qu’amère.
Dans la pratique, le gouvernement se retrouve coincé entre licenciement, chômage partiel ou fermeture d’entreprise et à devoir gaspiller l’argent public à outrance.
Avec seulement 22% des entreprises françaises ayant correctement entamé leur transition numérique, il reste beaucoup à faire. Et les politiques sont bien décidé à aller dans ce sens en encourageant la création d’outils numériques pour renforcer les entreprises.
En attendant des jours meilleurs, les ministres français comprennent que le capitalisme destructeur est néfaste pour la société en temps de crise ainsi que pour leur carrière politique. Et UBER sans trop se mouiller enchaîne les procès à cause de sa définition floue du travail qui oscille dans les faits plus comme du salariat sans droit que comme une plateforme bienfaitrice.
Le cas pratique américain avec the « Driver Cooperative »
Dans un monde où l’on aime voir tomber les puissants, les geeks et concepteurs du web seront l’appui nécessaire pour développer les projets digitaux conformes à l’éthique VTC. A vous de les sélectionner minutieusement.
C’est ce modèle économique qui est préconisé actuellement Outre-Atlantique par quelques irréductibles pour que les chauffeurs VTC puissent tirer de meilleurs salaires de leur labeur.
Dans le détail, cet exemple d’entraide fonctionne par l’autofinancement de ses membres qui consente une commission de 15% sur le total de leurs courses. A part égal, les chauffeurs VTC co-financeurs de ces applications autonomes sont également propriétaires de ce bien immatériel.
Les commissions récoltées solidairement leurs permettent de payer les frais relatifs au fonctionnement puis le cas échéant de se reverser un dividende sur un excédent de trésorerie sur une période donnée.
Nous remarquons donc que la crise fait naître des solidarités là où la société prone l’individualisme. Reposant sur l’égalité et la conscience collective, l’application autonome pour la filière VTC s’avère être le dernier rempart dans un monde connecté contre le pouvoir destructeur des multinationales. En revanche, cette solution alternative doit absolument reposer sur la confiance mutuelle de ses membres ainsi que sur un organisme de contrôle coercitif et discipliné.
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